LES SELKIES

 

  Les Selkies, aussi surnommés " Tritons " par certains membres du Club, sont un peuple d’humanoïdes aquatiques dont les origines remontent à l’ère atlante. " Découverts " par l’équipage du Nautilus, ils comptent parmi les alliés les plus précieux et les plus étranges des Invisibles : sans eux, Nemo n’aurait jamais eu accès aux mystères des cylindres atlantes et de la porte temporelle, et l’humanité aurait été irrémédiablement condamnée à subir la tyrannie secrète de la Machine, jusqu’à la Grande Guerre et à l’Invasion prométhéenne… Etres pacifiques et bienveillants, les Selkies ne sont toutefois pas motivés par leur seul altruisme, mais œuvrent également pour leur propre salut et pour celui de toutes les autres créatures des océans, dont la survie est elle aussi menacée par les projets des Prométhéens et de leurs serviteurs terrestres. Contrairement à ce que pourraient laisser supposer certains mythes sur la cité engloutie d’Atlantis, les Selkies ne sont pas les lointains descendants des anciens Atlantes, même si l’histoire de leur race est étroitement liée à celle du continent disparu d’Atlantide…

 

  Leur apparence physique se distingue de la nôtre par quelques traits notables. Leur taille est à peu près similaire à celle d’un être humain, mais leur silhouette est beaucoup plus svelte. Leur peau, dont la couleur varie généralement entre le gris-argent et le bleu pâle, est totalement dépourvue de pilosité et rappelle étrangement l’épiderme des dauphins, une espèce avec laquelle les Selkies entretiennent de nombreux points communs. Leurs doigts et leurs orteils sont légèrement palmés et ne possèdent pas d’ongles. Quant à leurs visages, ils sont si lisses qu’ils semblent presque dénués de traits : leurs lèvres sont extrêmement minces, leur nez presque inexistant et leur oreilles ne sont que de simples ouïes ; ils sont en revanche dotés d’une bouche particulièrement expressive et leurs grands yeux dorés leur confèrent facilement un air malicieux et énigmatique. Contrairement aux sirènes des légendes, les femelles selkies ne possèdent ni chevelure abondante ni poitrine opulente, et diffèrent assez peu de leurs congénères mâles sur le plan morphologique. Il existe également quelques rares Selkies asexués, à l’épiderme vert-doré, qui occupent une place fort particulière dans la société des Tritons (voir ci-dessous).

 

  Créatures amphibies, les Selkies sont parfaitement capables de survivre et d’agir à l’air libre pendant une douzaine d’heures ; passé ce délai, ils sont Affaiblis (-1 dé sur toutes les actions physiques, y compris les tests de résistance) et risquent la mort s’ils ne retrouvent pas leur environnement marin dans les six heures qui suivent. Une fois réimmergé, un Selkie Affaibli récupère très vite et retrouve toutes ses possibilités au bout d’un temps approximativement égal à la moitié de la durée de son affaiblissement. Omnivores, les Selkies se nourrissent essentiellement de poissons et d’algues, leur métabolisme particulier leur permettant de s’accommoder d’un seul repas toutes les quarante-huit heures environ : ce cycle de nutrition alterne avec leur cycle de sommeil, qui est d’environ quatre heures toutes les quarante-huit heures.

 

  Sur le plan biologique, les Selkies peuvent être classés dans la catégorie des mammifères marins. Leur espérance de vie moyenne est d’une petite centaine d’années pour les individus sexués et d’environ deux-cents ans pour les asexués. Comparés aux humains, les jeunes Selkies parviennent très rapidement à maturité, vers l’âge de neuf ou dix ans. Le cycle de gestation d’une femelle selkie dure environ six mois et aboutit presque toujours par la naissance de jumeaux de sexes différents. Dans de très rares cas, la mère peut mettre au monde un seul enfant, naturellement asexué et stérile, ou, plus rarement encore, des triplés : la portée comportera alors un couple de jumeaux des deux sexes et un troisième Selkie, asexué et stérile. Ces particularités génétiques s’expliquent très certainement par les origines artificielles de l’espèce (voir ci-dessous).

 

  Les Selkies sont monogames, mais leur structure matrimoniale ressemble fort peu à la nôtre… A l’exception des asexués, chaque Selkie vient au monde avec un jumeau de l’autre sexe, qui est en quelque sorte son compagnon naturel, ce que nous appellerions son " âme sœur " : en grandissant, les deux individus développent un lien empathique particulièrement fort, qui les pousse naturellement l’un vers l’autre lorsqu’ils parviennent ensemble à la maturité. Il n’existe donc pas chez les Selkies de notion d’inceste frère/sœur, du moins pas entre jumeaux, ce type de couple constituant la base même de leur société. Il est intéressant de noter que ce mode de reproduction assez singulier n’a entraîné aucune dégénérescence de l’espèce. Si le jumeau d’un Selkie meurt, le survivant sombre dans un état de profonde mélancolie et ne tarde pas à se laisser mourir, après s’être éloigné de son banc. Certains d’entre eux, toutefois, survivent à la perte de l’âme sœur et deviennent des créatures solitaires, qui vivent à l’écart de leurs congénères et tentent parfois de retrouver chez un humain le jumeau qu’ils ont perdu.

 

  Les Selkies sont beaucoup moins nombreux que les humains, la population actuelle atteignant environ cinq cent mille individus, répartis sur tous les océans du globe. Il semble que ce chiffre soit resté à peu près constant au fil des millénaires, la démographie selkie étant soigneusement régulée par les lois de la nature.

 

  Les Selkies communiquent entre eux à l’aide d’un langage complexe fait d’ultrasons et d’ondes télépathiques, langage que les dauphins, les baleines et les autres mammifères marins sont eux aussi capables de percevoir et d’émettre – d’une façon évidemment fort rudimentaire, compte tenu de leur intelligence limitée. Il existe un lien empathique particulièrement fort entre les Selkies et ces différentes espèces, que les Tritons ne considèrent d’ailleurs pas comme des animaux, mais plutôt comme des cousins éloignés et comme des compagnons de jeu ou de voyage. A l’instar de leurs cousins les dauphins, les Selkies sont dotés d’une grande curiosité et d’un tempérament très joueur, parfois assez déconcertant pour les humains qui ne sont guère familiarisés avec leur mode de pensée. Ils sont également capables de percevoir les pensées des humains ainsi que de projeter vers eux leurs propres impressions; avec un peu de temps et de pratique, un humain peut apprendre à dialoguer mentalement avec les Selkies; de leur côté, les Selkies sont capables d'adapter très rapidement leur propre langage télépathique avec le fonctionnement de la pensée humaine.

 

  La "télépathie" des Selkies obéit à un certain nombre de règles. Ainsi, un Selkie ne peut communiquer télépathiquement qu'avec un humain qu'il "connaît", c'est à dire qu'il a pu étudier de visu pendant quelques minutes. Une fois que ce premier contact a été établi, des messages d'une complexité croissante peuvent être échangés tant que chaque interlocuteur a conscience de la présence de l'autre. Les expériences effectuées par les hommes du Nautilus montrent toutefois que ce langage silencieux a une portée limitée dans la plupart des cas à une dizaine de mètres, voire vingt ou trente si le Selkie fournit un effort particulièrement intense. Entre deux Selkies, ou entre un Selkie et un mammifère marin, le "premier contact" est inutile et la portée des messages est dix fois plus grande.

 

 

  L’intelligence des Selkies est globalement équivalente à l’intelligence humaine, mais fonctionne de façon assez différente : alors que l’Homme cherche à maîtriser les forces de la nature par divers moyens techniques, le Selkie possède une sorte de conscience écologique intuitive qui lui permet de vivre en harmonie avec son environnement naturel. Ainsi, il n’existe pas chez les Selkies de notion de " progrès " ou " d’évolution ", leur espèce ayant toujours vécu en parfaite adéquation avec le milieu sous-marin. Étrangers à toute technologie, les Selkies ne fabriquent pratiquement aucun objet, à l’exception de couteaux de chasse en os ou de parures de corail et de nacre. Ils ne bâtissent aucune construction, utilisant grottes et cavernes sous-marines comme lieux de repos et de réunion. Leur société est fondée sur le banc, groupe pouvant atteindre au maximum une trentaine d’individus. Lorsque ce seuil est dépassé, le banc ne tarde pas à se scinder en deux bancs plus petits, et ainsi de suite. Créatures très pacifiques, les Selkies ignorent la guerre et ne possèdent aucune notion de territoire : ils mènent une existence semi-nomade de chasseurs-cueilleurs, selon quelques lois élémentaires que chacun respecte de son plein gré. Il n’y a chez eux ni chefs ni criminels, les notions d’autorité, de profit ou de domination étant apparemment totalement absentes de leur psychologie.

 

  Au sein de cette société aux règles apparemment fort simples, les individus asexués occupent une position des plus complexes. Jeunes, ils se distinguent de leurs congénères par un tempérament particulièrement fougueux et capricieux, faisant souvent preuve d’une témérité et d’une impulsivité extrême. Stériles et privés de jumeaux, ils grandissent généralement à l’écart de leurs congénères, passant souvent d’un banc à l’autre ou vivant en solitaires. Les Selkies sexués considèrent leurs jeunes cousins asexués avec une sorte d’indulgence fataliste, car ils savent qu’en chaque sauvageon sommeille un futur sage. En effet, les Selkies asexués s’assagissent très rapidement à l’approche de la maturité et deviennent même d’un caractère songeur et méditatif. Vers l’âge de vingt ans, ils se mettent en quête des plus anciens d’entre eux, afin de suivre leur enseignement : ces vénérables Selkies, dont l’âge dépasse parfois deux siècles, sont des " Mémoriens ", dépositaires et gardiens de la mémoire de tout un peuple. Chez les humains, les peuples qui ne connaissent pas l’écriture perpétuent leur histoire et leurs mythes grâce à la tradition orale, sous forme de poèmes, de contes et de légendes : dans le cas des Selkies, la transmission du savoir ancestral n’est ni écrite ni orale, mais empathique, passant d’un Mémorien à un autre par un mystérieux processus d’apprentissage psychique, dont la nature exacte demeure une énigme même aux yeux des autres Selkies.

 

  A première vue, les Selkies évoquent ces " bons sauvages " chers au philosophe Jean-Jacques Rousseau, vivant " à l’état de nature ", dans une ignorance saine et naïve des vices et des artifices de la civilisation. Il faut toutefois se garder de toute interprétation simpliste de la culture selkie : anciens esclaves des Atlantes, les Tritons connaissent tout à fait les notions de " technologie " et de " civilisation ", notions que leurs ancêtres ont préféré bannir à tout jamais du monde des profondeurs. La connaissance des origines fort singulières de cette espèce apporte sans doute un début d’explication à nombre de ses bizarreries physiologiques et culturelles… En effet, l’espèce des Selkies n’est pas le résultat d’un quelconque processus d’évolution naturelle mais le produit de l’ancienne science des Atlantes. Capables de manipuler à leur gré la structure génétique de n’importe quel organisme vivant, les savants atlantes façonnèrent les Selkies à partir de cellules d’humains et de dauphins, dans le seul but d’obtenir une espèce parfaitement adaptée à la prospection et à la récolte du Vulcanium sous-marin. Les Mémoriens conservent le souvenir de cette création artificielle sous la forme de mythes imagés au sujet d’une grande " matrice " où les sorciers-savants atlantes auraient mêlé et modelé à leur gré la semence du " père des dauphins " et celle d’un " homme des rivages " issu d’un peuple aujourd’hui oublié. Les légendes des Selkies racontent ensuite comment les Atlantes asservirent les enfants de la matrice, qu’ils avaient " modelé à leur gré " pour récolter " la pierre rouge " au fond des océans… Les Atlantes veillèrent également à ce que cette race forgée de toutes pièces soit dotée d’un caractère docile et peu agressif, parfaitement adapté à sa fonction d’esclave. Les Selkies seraient probablement restés un peuple soumis et passif si la Nature ne s’était chargée de reprendre le contrôle de la situation : lorsque les premiers Selkies asexués apparurent, les savants atlantes attribuèrent leur existence à un inexplicable incident, qu’ils tentèrent en vain d’enrayer. Dotés d’un caractère totalement opposé à celui des Selkies ordinaires, les Mémoriens tentèrent sans relâche de soulever leurs congénères contre le joug cruel de leurs tout-puissants maîtres, bénéficiant parfois de l’aide de tribus humaines rebelles et de quelques idéalistes atlantes révoltés par la décadence de leur société. Seule la destruction de l’orgueilleuse Atlantide, foudroyée par " le feu du ciel " et engloutie par " la colère de l’océan ", libéra finalement les Selkies de leur esclavage : quant au Déluge, il donna lieu à un grand exode où s’illustrèrent de nombreux Mémoriens, qui surent guider le peuple des Selkies vers des mers fertiles et hospitalières, loin du tumulte des éléments déchaînés… Grâce à la clairvoyance et la détermination des Mémoriens, les Selkies purent s’adapter à leur liberté nouvellement conquise et devenir les seuls maîtres de leur destinée.

 

  Quelque part dans les profondeurs de l’océan atlantique, non loin d’une ancienne Porte temporelle, se trouve un des Sanctuaires de connaissance construits par les derniers Atlantes éclairés peu avant la chute de leur civilisation. Pour les Selkies, ce Sanctuaire est la " tombe des Atlantes ", un lieu sacré qui doit rester inviolé jusqu’à ce que s’accomplisse une prophétie connue de tous les Mémoriens : selon cette prophétie, lorsque la destruction fera rage au-dessus des flots, le "dernier sage de la surface" viendra trouver les Selkies pour que ceux-ci le mènent jusqu'à la tombe des Atlantes, où il pourra trouver le savoir nécessaire à sa victoire sur les "seigneurs du monde sans mer", terribles et mystérieuses entités aux desseins destructeurs : cette prophétie est en passe d’être accomplie par Nemo, en qui la plupart des Selkies ont reconnu le fameux " dernier sage de la surface "…

 

  Leur rencontre et leur alliance avec le Capitaine Nemo a marqué un tournant dans l'histoire des Selkies, tout particulièrement pour ceux qui se sont engagés activement dans la Guerre Secrète en rejoignant les rangs du Club en tant que "membres extraordinaires". Pour l'instant, ces agents d'un genre particulier se sont surtout cantonnés à la récolte du Vulcanium sous-marin et à des missions de reconnaissance, en liaison avec Nemo et son équipage, mais tous savent qu'ils auront un rôle décisif à jouer lorsque le Symposium sera lui aussi en mesure d'explorer le fond des océans, à la recherche du précieux minerai, ou de lancer ses propres submersibles à la poursuite du Nautilus.

 

  Le nom que se donnent les Selkies dans leur propre langage télépathique peut être traduit par "le peuple de la mer". C'est un homme d'équipage du Nautilus, originaire des Iles Orcades, qui leur donna pour la première fois le nom de "Selkies". Dans le folklore du nord de l'Écosse, les Selkies sont des sirènes capables de se métamorphoser en phoques ou en dauphins, et dotées d'un caractère foncièrement bienveillant - sauf lorsqu'un mortel imprudent s'en prend à l'une d'entre elles ou se met en tête de dérober leurs trésors. Il ne fait aucun doute que ces légendes constituent le souvenir plus ou moins déformé de rencontres entre humains et membres du peuple de la mer, interprétation qui peut probablement s'appliquer à d'autres êtres "imaginaires" du même type, sirènes, nixes, morgans et autres tritons. L'existence même de ces légendes témoigne des rapports complexes que les Selkies entretenaient autrefois avec les hommes de la terre ferme, rapports où la crainte le disputait à la curiosité - avec même parfois un véritable sentiment de fascination et d'attraction, particulièrement chez les Selkies solitaires ayant perdu leur âme sœur… Quant aux histoires de naufrages provoqués par des sirènes ou des tritons, il semble qu'elles résultent surtout de réactions typiquement humaines de peur et d'incompréhension face à l'inconnu; il n'est toutefois pas exclu que certains accidents parfois désastreux aient été occasionnés par de jeunes Mémoriens inconscients ou désireux de venger la mort d'une baleine harponnée par des pêcheurs.

 

 

  En termes de jeu, tous les Selkies possèdent les Atouts suivants : Adresse Exceptionnelle, Athlète Accompli*, Constitution Robuste, Empathie Animale, Esprit Intuitif et Vigilance Constante*. Les Mémoriens possèdent également une Mémoire Étonnante. Les Atouts suivis d'une étoile (*) ne sont pris en compte qu'en milieu sous-marin; quant à l'Atout d'Empathie Animale, il avantage le Selkie dans toutes les situations d'interaction avec les mammifères marins (dauphins, baleines etc.).

 

 

 

LE MONDE DES ABYSSES

Situé dans les grandes profondeurs des océans, le " royaume " des Selkies est resté inaccessible à l’Homme depuis la chute de l’Atlantide. Pour l’instant, seul le Nautilus a pu découvrir ce monde, avec ses mystères, ses merveilles et ses dangers… En dehors des vestiges atlantes et des gisements de vulcanium sous-marins, les Abysses abritent également une flore et une faune sous-marine totalement inconnue de la science, survivance du lointain passé de la Terre. Si la plupart de ces espèces sont aussi étranges qu’inoffensives, d’autres peuvent constituer une sérieuse menace, même pour un vaisseau aussi formidable que le Nautilus – c’est notamment le cas des krakens, gigantesques céphalopodes solitaires se nourrissant principalement de baleines et de cachalots (et donc susceptibles d’attaquer par erreur tout ce qui y ressemble…). Le fameux combat contre  pieuvre géante décrit dans " Vingt Mille Lieues sous les Mers " est l’écho d’un rencontre bien réelle entre le Nautilus et l’une de ces monstrueuses créatures.

 

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