PROFESSEUR JAMES H. BARRYMORE : l’apôtre illuminé

 

  Premier être humain à être entré en contact avec les Prométhéens, le Professeur Barrymore est le fondateur du Symposium et le principal instigateur de la Machine. Pour lui, les Prométhéens sont les véritables dieux que l’humanité ignorante a attendus et espérés durant des millénaires : il est leur élu, leur prophète, leur serviteur le plus fidèle et sa destinée est de leur obéir aveuglément, afin d’accomplir leur suprême volonté – en récompense, ses maîtres ne manqueront pas de faire de lui un être immortel et omniscient…

 

  Né en 1824, James Horatio Barrymore est le dernier descendant d’une glorieuse lignée d’hommes de guerre (son propre père était aux côtés de Nelson, à Trafalgar, comme en atteste son second prénom) ; destiné, comme ses aînés, à une brillante carrière militaire, le jeune James dut renoncer à la voie des armes en raison d’une vue déficiente et d’une claudication due à un malheureux accident survenu dans sa prime enfance. Hanté par ce qu’il percevait comme un terrible échec personnel, il se réfugia dans les études, se passionnant dès son plus jeune âge pour l’astronomie et émerveillant ses précepteurs par ses extraordinaires dispositions pour les mathématiques.

 

  Entré à Cambridge à l’âge de 17 ans, il devint rapidement l’étudiant le plus brillant de sa promotion, s’attirant la jalousie de ses congénères et même de certains enseignants. Alors qu’il n’avait que 20 ans, il ridiculisa publiquement un éminent astronome en démontrant le caractère totalement erroné d’une de ses plus célèbres théories. Bientôt titulaire de la chaire de physique astronomique à Cambridge, James H. Barrymore devint très vite une grande figure du monde universitaire britannique, à la fois admiré et redouté, respecté et haï, adulé et jalousé. En 1874, il publia son œuvre maîtresse : " De la Dynamique des Astéroïdes ", un traité d’une telle complexité qu’il fut purement et simplement ignoré par la plupart des grands savants de l’époque – une véritable humiliation pour Barrymore, dont l’esprit sombra alors dans un irréversible délire de persécution. Convaincu que le monde entier complotait contre lui pour étouffer son génie, il adopta avec certains de ses confrères et de ses étudiants un comportement de plus en plus étrange et de plus en plus embarrassant pour les autorités de l’université : le point de non-retour fut atteint en 1875, lorsque le Professeur tenta d’étrangler, en plein amphithéâtre, un étudiant qui avait eu le malheur de lui poser une question " impertinente et malveillante ". L’affaire fut promptement étouffée, mais il fut décidé en haut lieu que le professeur Barrymore prendrait sine die " un congé d’une durée indéterminée afin de se consacrer exclusivement à ses recherches ".

 

  Plus que jamais persuadé d’être victime d’un complot, Barrymore quitta Cambridge la honte aux joues et la rage au cœur, se retirant aux environs de Londres afin de se rapprocher de ses confrères de l’Institut Bainbridge qui, eux, ne l’avaient pas trahi… Le Professeur s’absorba alors dans l’étude des corps célestes, espérant faire la découverte capitale qui lui permettrait de graver son nom dans l’Histoire et de prendre sa revanche sur les esprits médiocres qui avaient ourdi sa perte. Lorsqu’un soir de 1877, il aperçut dans son télescope un mystérieux aérolithe, James H. Barrymore sut que sa destinée allait enfin prendre un tour décisif – il ne pouvait se douter à quel point il avait raison…

 

   Rendu irrémédiablement dément par son long séjour dans la base prométhéenne du pôle sud, Barrymore voue aux entités venues de Mars une loyauté totale, digne des fanatiques religieux les plus zélés – mais, bien loin de se comporter comme un forcené exalté et frénétique, Barrymore dissimule sa folie sous un masque froid et ultra-rationnel : totalement imperméable au doute (ou à n’importe quel sentiment), il se flatte d’être parvenu, grâce à la bienveillante sagesse de ses mentors prométhéens, à un degré supérieur de la conscience, où les considérations humaines ordinaires n’ont plus la moindre signification. A ses yeux, il n’est que l’instrument de la volonté cosmique des Prométhéens et ce n’est qu’en servant leurs desseins qu’il pourra, lui aussi, devenir à son tour un pur esprit, définitivement débarrassé des contingences du corps et de la matière. Ses maîtres ne lui ont-ils pas promis de l’amener à cette sublime transcendance ? En attendant cette ineffable apothéose, sa mission est d’œuvrer de son mieux à la conduite d’intrigues bassement terrestres mais nécessaires à l’accomplissement de la Grande Vision, comme par exemple le déclenchement de la Grande Guerre ou le renversement de l’empire britannique. Pour Barrymore, toutes les réalisations et les menées du Symposium – y compris les préparatifs de sa propre prise de pouvoir en Angleterre grâce au Council Extraordinaire – ne sont que des étapes sur le long et difficile chemin de sa Transformation Cosmique, par laquelle il pourra enfin accéder aux secrets de l’Espace et du Temps. Des sept membres du Symposium, Barrymore est sans conteste le plus versé dans les arcanes de la science prométhéenne, mais, contrairement aux autres, il ne manifeste que peu d’intérêt pour ses applications technologiques immédiates, préférant confier ce genre de tâches aux Visionnaires de l’Institut Bainbridge pour se consacrer entièrement à la recherche théorique. Mathématicien et astronome de génie, le Professeur s’intéresse tout particulièrement à ce que les scientifiques les plus avant-gardistes de son époque baptisent la Quatrième Dimension. (Voir le lien en bas de page sur le Professeur, l'Espace et le Temps.)

 

  Personne au sein du Symposium n’a réellement pris conscience du degré de démence du Professeur : pour Edison et les autres, Barrymore est avant tout un homme de pouvoir, certes dérangé, mais dont les visées ne diffèrent pas fondamentalement des leurs – comme semblent le prouver les agissements des diverses organisations placées sous son contrôle. Les plans de Barrymore concernant la Grande Bretagne (voir le Council Extraordinaire) sont, dans leurs grandes lignes, connus de tous les autres membres du Symposium et aucun d’entre eux ne semble imaginer qu’ils ne constituent pas une fin en soi… Paranoïaque au dernier degré, Barrymore se montre extrêmement méfiant à l’égard des autres membres du Symposium, à l’exception du docteur Gregor, qu’il considère comme un loyal et fidèle serviteur de la cause prométhéenne, et du Russe Krylenkov, qui est à ses yeux le seul à pouvoir concevoir la véritable dimension de leur suprême objectif. Son principal rival au sein du Symposium est évidemment Edison, qu’il soupçonne (avec raison) de vouloir le supplanter dans l’esprit des Prométhéens. Barrymore fait également montre d’une défiance croissante envers Béthancourt, qu’il a pourtant lui-même choisi et parrainé, et qui semble se rapprocher de plus en plus de l’inventeur américain. A ses yeux, Zeppelin et Nakamura ne sont que de vulgaires pions, dont la présence au Symposium n’est justifiée que par la seule nécessité de mettre sur pied la Grande Guerre – une fois le conflit enclenché, il sera préférable de se débarrasser d’eux – ce que les Prométhéens, dans leur infinie sagesse, ont déjà compris depuis le début. Mais le mépris ou la méfiance dont Barrymore fait preuve à l’égard de la plupart de ses confrères n’est rien au regard de la haine qu’il voue au professeur Terranova : non content d’avoir trahi le Symposium, les Prométhéens et la confiance que Barrymore lui-même avait placée en lui, Terranova porte en outre la lourde responsabilité d’avoir introduit dans leurs rangs le détestable Edison. Pour Barrymore, il ne fait aucun doute que le Traître est le véritable supérieur du Club, Machine rivale créée dans le seul but de contrecarrer les projets de ses anciens alliés. Retrouver Terranova est devenu pour Barrymore une véritable obsession, et le Professeur compte bien châtier de ses propres mains celui qui eut l’impudence de défier les futurs maîtres de la Terre…

 

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PROFESSEUR BARRYMORE

Atouts : Esprit Analytique, Esprit Visionnaire, Expert (astronomie, mathématique), Fin Stratège, Formation Scientifique (sciences physiques), Grande Fortune, Mémoire Étonnante, Patience Extrême, Technologie Avancée, Vaste Érudition, Volonté de Fer.

 

Pour en savoir plus sur l'Atout "Technologie Avancée"

LA BASE SECRÈTE DU PROFESSEUR BARRYMORE

Entre deux voyages d'un point à l'autre du globe à travers le réseau tellurique atlante, le Professeur aime à se retrancher dans ses quartiers secrets : les sous-sols d'une usine abandonnée de Londres, située sur les docks de la Tamise, dans les environs de l'Ile aux Chiens. L'endroit sert également de caserne centrale à ses redoutables Silence Men et abrite également le pied-à-terre londonien du Colonel Thursdyke, une de ses âmes damnées. Les appartements privés du Professeur, beaucoup plus luxueux et confortables que les quartiers de ses sinistres gardes, sont séparés du reste du bâtiment par une énorme porte de chambre-forte, qui ne peut être actionnée que de l'intérieur; ils sont également reliés à un hangar souterrain contenant une capsule submersible que Barrymore et Thursdyke utilisent parfois pour se déplacer en toute discrétion sous la surface de la Tamise - et qui leur fournirait, le cas échéant, un excellent moyen d'évasion…

 

DE BARRYMORE A MORIARTY

" N’est-il pas l’auteur de la Dynamique d’un Astéroïde, livre qui atteint aux cîmes de la pure mathématique et dont on assure qu’il échappe à toute réfutation ? "

Sherlock Holmes, à propos du Professeur Moriarty, in " La Vallée de la Peur ", d’Arthur Conan Doyle

 

  Les amateurs des exploits du célèbre Sherlock Holmes ne manqueront pas d’observer certaines similitudes troublantes entre le personnage de Barrymore et l’ennemi juré du grand détective imaginé par Conan Doyle, le sinistre Professeur Moriarty. Cette ressemblance n’a rien de fortuit, l’un étant directement inspiré de l’autre. Dans le monde d’Uchronia, Arthur Conan Doyle est membre du Club, au même titre qu'un jeune journaliste nommé Herbert George Wells. En 1890, Doyle a déjà écrit de nombreuses aventures de Sherlock Holmes mais n’a pas encore " créé " le diabolique Moriarty, dont le public ne fera la connaissance qu’en décembre 1893, dans le fameux récit du " Dernier Problème " qui mettra provisoirement un terme aux exploits de l’illustre détective, précipité avec son adversaire dans les Chutes de Reichenbach…

 

 

Pour en savoir plus sur le Professeur, l'Espace et le Temps

 

LES MEMBRES DU SYMPOSIUM
Barrymore Gregor
Béthancourt Krylenkov et Nakamura
Edison Von Zeppelin

 

Pour en savoir plus sur l'Histoire de la Machine et du Symposium
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