COMTE FERDINAND VON ZEPPELIN : le seigneur des airs

 

  Ancien militaire, inventeur et industriel, Zeppelin est l’ homme de guerre du Symposium. C’est un conquérant dans l’âme, convaincu d’appartenir à la race des seigneurs et bien décidé à étendre l’empire germanique à travers les cinq continents, grâce à l’armada de dirigeables de guerre qui sortira bientôt de ses chantiers ultra-secrets. Pour lui, la Machine, le Symposium et les Prométhéens eux-mêmes ne sont que des instruments au service de la cause suprême : la grandeur de l’Allemagne, sur terre, dans les airs et – pourquoi pas – dans tout l’univers.

  En 1890, le Comte Ferdinand von Zeppelin à 52 ans. A la tête d’une vaste fortune personnelle, il vient à peine de quitter l’armée allemande – où il a conservé de nombreux et puissants amis - pour se consacrer entièrement à ses recherches aéronautiques, qu’il poursuit déjà depuis de nombreuses années. Telle est, en tous les cas, la version officielle des faits. En réalité, les recherches aéronautiques du Comte ont pris un tour spectaculaire depuis qu’il a rejoint les rangs du Symposium, voici bientôt six ans. Les grands dirigeables dont il rêvait, ces majestueux et imposants navires des airs capables de porter la guerre sur le sol de l’ennemi en survolant ses armées subjuguées, sont désormais une réalité – même si leur existence demeure, pour quelque temps encore, un secret bien gardé. Le plus puissant d'entre eux, l’Eroberer (" le Conquérant "), est opérationnel depuis 1885 : véritable citadelle volante, le vaisseau amiral de la future Sturmwaffe est propulsé par un puissant moteur au Vulcanium et doté d’armes incroyablement destructrices, conçues par les ingénieurs des Conquérants de l’Air, la principale organisation secrète dirigée par le Comte. Lorsqu’il n’est pas aux commandes de l’Eroberer, dont il compte bien faire son quartier général volant, Zeppelin vit en grand seigneur dans son château de Köenigsberg, protégé par un important contingent d’agents de l’Abteilung, branche des services secrets militaires dont les chefs lui sont tout dévoués.

  Dans un premier temps, la plupart des autres membres du Symposium avaient une nette tendance à considérer Zeppelin comme un être fruste et prosaïque, doté d’un tempérament belliqueux et de motivations bassement terrestres. A leurs yeux, la présence du Comte au sein d’une assemblée de visionnaires se justifiait seulement par la nécessité d’œuvrer au déclenchement et au déroulement de la Grande Guerre – notamment en favorisant la création du Stahl Kartell, consortium secret d’industriels de l’armement français et allemands. Il est vrai que, comparé au génie d’un Barrymore, d’un Krylenkov ou d’un Edison, le cerveau de Zeppelin pouvait paraître quelque peu limité dans sa vision du monde, uniquement préoccupé par deux idées fixes (la conquête du ciel et la conquête du monde) et incapable d’envisager les " implications philosophiques supérieures " de la tâche du Symposium. Ses collègues auraient sans doute continué à le traiter en " exécutant privilégié " (c’est à dire en membre de second ordre) s’il n’avait été le premier d’entre eux à découvrir l’existence du Club, grâce aux précieux renseignements recueillis par les hommes de l’Abteilung. Ebahis par les informations que le Comte portait à leur connaissance, Edison, Barrymore et consorts révisèrent rapidement leur jugement sur leur collègue germanique qui, sous ses allures tudesques, se révélait soudain un indispensable allié, seul capable de mettre sur pied une stratégie efficace de lutte contre le mystérieux ennemi.

 

  Au sein du Symposium, Zeppelin ne fait confiance à personne ; méfiant et rancunier, il n’a pas oublié le mépris dont ses " chers collègues " firent preuve à son encontre lors de son intronisation. A ses yeux, sa collaboration avec les autres chefs de la Machine n’est qu’une étape nécessaire à l’accomplissement de sa glorieuse destinée : établir la domination absolue de sa mère patrie sur le reste du monde. Sur un plan plus personnel, ses opinions sur ses collègues reflètent généralement sa mentalité despotique, raciste et intolérante : pour lui, Edison est " un Américain vulgaire et arrogant (sûrement un Juif) ", Béthancourt " un Français lâche et décadent (sûrement un pédéraste) ", Gregor " un Bohémien abâtardi et malsain (sûrement un autre Juif) ", Barrymore " un Anglais prétentieux et maniéré (sûrement un autre pédéraste) ", Krylenkov " un Slave hypocrite et geignard (sûrement Juif et pédéraste) " et Nakamura " un Oriental fourbe et orgueilleux (certainement pas Juif, mais sans doute pédéraste) ".

 

  Sa vision des Prométhéens doit beaucoup aux vieux mythes germaniques : pour Zeppelin, les seigneurs de Mars forment une race de dieux mystérieux et terribles, auxquels il convient de se soumettre pour l’instant, mais contre lesquels il faudra se retourner le moment venu, afin de pouvoir prendre leur place. Contrairement à ce que pensent Edison ou Barrymore, Zeppelin a parfaitement réalisé que les Prométhéens comptaient véritablement envahir et coloniser la Terre une fois la Grande Guerre terminée – projet évidemment incompatible avec les rêves d’hégémonie germanique du Comte… Pour Zeppelin, la Machine est avant tout un formidable moyen de conférer à l’Allemagne une suprématie militaire mondiale, et le Symposium n’est qu’un ramassis d’intellectuels dégénérés avec lesquels il est pour l’instant indispensable de s’allier mais qu’il faudra naturellement éliminer une fois la planète conquise. Quant aux Prométhéens, Zeppelin compte régler le " problème " qu’ils représentent grâce à une arme aussi secrète qu’absolue sur laquelle ses meilleurs ingénieurs travaillent depuis maintenant deux ans, à l’insu de tous les autres membres du Symposium. Le principe de cette arme est simple : un énorme canon analogue à celui utilisé par les Prométhéens pour envoyer leurs vaisseaux-obus sur Terre, mais capable de tirer sur Mars un obus explosif suffisamment puissant pour détruire la planète – rien de moins. Pour le moment, la chose, baptisée Götterdammerung, n’en est qu’au stade de projet et sa conception se heurte à d’innombrables obstacles techniques ou théoriques, mais les chercheurs du Comte ont encore près de dix ans devant eux…

 

  En attendant ce moderne Crépuscule des Dieux, le Comte œuvre avec constance à l’avènement de la future guerre mondiale, sur le plan technique – en concevant les plans des armes de demain - comme sur le plan politique – grâce à l’influence occulte du Stahl Kartell et aux agissements secrets de l’Abteilung. Récemment, Zeppelin a dirigé les efforts de certains de ses meilleurs ingénieurs vers l’armée de terre (" la piétaille " selon ses propres termes), dans le cadre du projet Eisen Staffel, mené avec la bénédiction de l’état-major allemand.

 

  Le Comte prend très au sérieux la menace que le Club fait peser sur " sa " future guerre, et considère la lutte contre le Club comme une priorité absolue – tâche dont il s’est, pour le moment, acquitté avec une redoutable efficacité. Les succès de l’Abteilung font de Zeppelin le membre du Symposium le mieux renseigné sur les agissements du Club en Europe – informations qu’il se garde évidemment bien de partager avec ses " chers confrères ", même (ou surtout ?) lorsqu’elles pourraient leur éviter de cuisants revers.

 

b zeppelin.jpg (18111 octets)

COMTE FERDINAND VON ZEPPELIN

Atouts : Aristocrate, Esprit Visionnaire, Expert (aéronautique), Fin Stratège, Figure Publique, Grande Fortune,  Mécanicien, Meneur d'Hommes, Sang-froid Exceptionnel, Technologie Avancée, Volonté de Fer.

 

  L'Atout Figure Publique représente l'extraordinaire mélange de notoriété, de prestige et d'influence du Comte, un des plus célèbres et plus puissants personnages de l'empire germanique.

 

LE COMTE ET L'ECRIVAIN

Zeppelin sait fort bien que Jules Verne ne joue aucun rôle direct dans la Guerre Secrète, mais il ne peut s'empêcher de voir en lui un ennemi personnel ainsi que l'inspirateur inconscient du Club ( n'est-il pas, après tout, le "créateur" de Nemo et du Nautilus ?). En fait, la haine toute particulière qu'il voue à l'écrivain français a pour cause principale la vision souvent peu flatteuse que Verne a donnée de l'Allemagne et des Allemands dans certaines de ses œuvres, notamment dans "Les Cinq Cents Millions de la Bégum" qui met en scène un inventeur germanique particulièrement caricatural, sous les traits duquel Zeppelin se serait reconnu… Le Comte se sent également attaqué, sans doute à juste titre, en tant que pionnier de la conquête des airs, lorsque, dans "Robur le Conquérant" (1887), Verne fait dire à son principal protagoniste que seuls "des esprits mal équilibrés s'entêtent à croire à la direction des ballons" et "s'imaginent qu'un moteur quelconque, électrique ou autre, peut être appliqué à leurs prétentieuses baudruches…" Ajoutons à cela l'inconcevable admiration du Kaiser lui-même pour l'œuvre du romancier français, et l'on comprendra sans doute mieux la rancœur du Comte pour l'auteur des Voyages Extraordinaires.

 

 

 

 

LES MEMBRES DU SYMPOSIUM
Barrymore Gregor
Béthancourt Krylenkov et Nakamura
Edison Von Zeppelin

 

Pour en savoir plus sur l'Histoire de la Machine et du Symposium
Pour avoir accès à toutes les informations sur la Machine, ses membres et ses nombreuses ramifications