CHARLES-ANDRE BETHANCOURT : le bâtisseur d’empires
Génie de la spéculation boursière et empereur de l’industrie, Charles-André Béthancourt est en quelque sorte le ministre des finances du Symposium, ainsi que son principal ambassadeur dans le monde des affaires et de la politique. Son influence personnelle s’étend à travers tout l’empire colonial français, et sa fortune colossale lui a permis de nouer de fort précieuses relations dans les milieux les plus divers, de la banque à l’armée, en passant par les salons mondains et les cercles maçonniques. Profondément avide, doté d’une ambition sans limite, Béthancourt est animé par une insatiable soif de richesse et de puissance, qui le pousse à vouloir toujours plus qu’il ne possède déjà. A ses yeux, la Machine représente surtout un moyen d’accroître son pouvoir personnel à l’échelle de la planète entière.
Né en 1830 dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne propriétaire de plusieurs mines de charbon dans le Nord de la France, Charles-André Béthancourt se découvre très jeune un talent certain (et une véritable passion) pour les jeux et les intrigues de la Bourse. Profitant de la fièvre de spéculation qui s’empare de Paris après l’accession au pouvoir de Napoléon III, Béthancourt amasse en quelques années une fortune considérable, multipliant les opérations financières audacieuses et les investissements lucratifs. Ecrasant ses concurrents avec un acharnement méthodique, acculant nombre de ses ennemis à la banqueroute ou au suicide, Béthancourt gagne rapidement une réputation d’affairiste sans pitié, mais peu lui importe, car il est désormais à la tête d’un véritable empire – banque, métaux, chemin de fer, presse, armement, grands travaux, matières premières issues des colonies. Doté d’une intuition particulièrement aiguisée, il anticipe la chute du Second Empire et, loin de tomber en disgrâce, noue les amitiés qui lui permettront de devenir un des hommes les plus puissants de la Troisième République.
En 1881, le Professeur Barrymore décida que le Symposium devait accueillir en son sein un génie de la finance, afin de doter rapidement la Machine de ressources économiques à l’échelle de ses titanesques projets ; il importait également à l’Anglais de consolider sa position face à Edison, déjà très introduit dans le monde des affaires américain, en parrainant un nouveau membre capable d’exercer son influence au niveau international. Ainsi Charles-André Béthancourt fut-il intronisé au sein du Symposium. Passé le choc initial de la Grande Révélation, le Français trouva rapidement ses marques au sein de ce petit groupe d’apprentis maîtres du monde, auquel il apporta ses exceptionnelles compétences de stratège et d’administrateur. Grâce à ses relations et à ses conseils avisés, la Machine put aisément pénétrer dans les antichambres du pouvoir politique et financier ; mieux encore, c’est lui qui organisa la prospection secrète de Vulcanium aux quatre coins du globe, assurant à ses associés scientifiques une main-mise presque totale sur le fabuleux minerai…
Aujourd’hui, neuf ans plus tard, Béthancourt est devenu un des hommes les plus riches du monde et attend avec impatience le déclenchement de la Grande Guerre, cette guerre qui le rendra encore plus riche et encore plus puissant. Dans son esprit assoiffé de pouvoir et de grandeur, un nouveau projet a commencé à prendre forme, un projet qui lui permettrait enfin de réaliser son ultime ambition : entrer dans l’Histoire et devenir aussi illustre que Napoléon Ier, Charlemagne ou Alexandre le Grand… Voici le scénario chimérique de son irrésistible ascension : une fois la Grande Guerre terminée et la planète envahie par les colons Prométhéens, la France ne sera plus qu’un champ de ruines, peuplée d’hommes et de femmes déboussolés, prêts à tout pour reconstruire leur nation agonisante… C’est alors qu’il émergera du chaos pour rassembler les Français meurtris et découragés, avant de les mener vers une nouvelle ère de puissance et de gloire, sous le règne de l’Empereur Charles-André Béthancourt. Entièrement dévoué à sa cause, le BRIC assurera l’exécution technique du coup d’état et formera le noyau dur de la future armée impériale ; quant aux Nouveaux Bâtisseurs, ils présideront à la reconstruction du pays et d’une capitale futuriste tout entière vouée au culte du nouvel empereur, sauveur de la nation et garant de la pax prometheana… car les entités venues de Mars font évidemment partie de ce grandiose avenir. En homme d’affaires réaliste et pragmatique, le Français n’entretient évidemment aucune illusion sur leur " sagesse cosmique " ou leurs " motivations supérieures " : pour lui, l’alliance entre le Symposium et les Prométhéens est basée sur les mêmes principes que n’importe quelle association commerciale et obéit avant tout à la loi des intérêts mutuels – une vision de la situation qui peut sembler, a priori, plus sensée que celle d’un Barrymore ou d’un Zeppelin mais qui se trouve gravement altérée par l’incroyable orgueil de Béthancourt et par son incapacité à appréhender les particularités de la psychologie prométhéenne, où les notions d’individu et de profit personnel n’ont presque aucune validité. Fermement convaincu de sa propre supériorité sur le commun des mortels, le financier ne peut imaginer un seul instant que les Prométhéens le considèrent comme un simple pion sur leur échiquier, et non comme une pièce-maîtresse, un associé indispensable et irremplaçable. Fort de cette certitude et de ses succès passés, il n’a aucun doute sur sa capacité à négocier avec les Prométhéens afin, le moment venu, d’obtenir tout ce qu’il exigera d’eux…
Au sein du Symposium, Béthancourt occupe une place à part, seul membre totalement étranger au monde des sciences et des techniques ; pour cette raison, ses associés le considèrent davantage comme un partenaire économique, plutôt que comme un de leurs pairs… et donc de leurs rivaux. Le Français entretient donc d’excellentes " relations d’affaires " avec les six autres - tout particulièrement avec Edison, dont le côté self-made man ne pouvait que le séduire. Au grand dam de Barrymore – qui comptait bien garder Béthancourt sous sa coupe – Edison est parvenu à impliquer le financier dans plusieurs de ses projets les plus ambitieux, notamment la construction de Titania, cité souterraine destinée à accueillir " l’élite de l’humanité " durant la Grande Guerre et l’Invasion prométhéenne. Loin de se considérer comme un membre de second plan, Béthancourt se voit au contraire comme le pivot central du Symposium, l’indispensable pourvoyeur de fonds sans qui rien ne serait possible… Sur un plan strictement personnel, Béthancourt se méfie particulièrement de Gregor, à cause de sa démence manifeste – plus flagrante que la folie de Barrymore.
Quant au Club, Béthancourt considère cette organisation comme un dangereux " ramassis d’imbéciles idéalistes qui n’ont rien compris au sens de l’Histoire " (dixit) et dont la stupide obstination pourrait bien compromettre la bonne marche des entreprises de la Machine, si le problème qu’ils représentent n’est pas rapidement (et définitivement) résolu. Sur un plan plus pratique, le financier estime toutefois que la lutte contre les Invisibles et leurs agents n’est pas de son ressort et concerne en priorité les autres membres du Symposium, tout particulièrement Zeppelin et Barrymore, plus aptes selon lui à traiter ce genre de situation. De plus, comme il aime à le rappeler, on ne peut être à la fois au four et au moulin, et ses activités d’administrateur principal du Symposium mobilisent d’ores et déjà l’essentiel de son temps et de son énergie, sans parler de la gestion directe de différents ‘grands projets’ en rapport avec les Nouveaux Architectes ou le Stahl Kartell. Ce n’est que récemment, à la demande expresse de ses associés, que Béthancourt a finalement accepté, après bien des discussions, d’impliquer le BRIC dans les aléas de la Guerre Secrète.
CHARLES ANDRÉ BETHANCOURT Atouts : Entregent, Expert (finance internationale), Esprit Visionnaire, Fin Stratège, Immense Fortune, Meneur d'Hommes, Patience Extrême, Personnalité Magnétique, Sens des Affaires, Volonté de Fer. |